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Quand les bulles dans la tête
Te font changer de planète
Quand il revient des je t’aime
Au milieu des poèmes
Quand t’as plus assez de mots
Pour dire combien c’est beau
Quand t’as le cœur qui bat
Comme une super nova
Quand t’oublies où tu pars
Et que tu y vas quand même
Quand il y a rien qui est fini
Et que tout recommence
Quand t’es au bord du monde
Sans avoir le vertige
Et que tu te penches en avant
Sans que rien ne t’y oblige
Quand la pensée de la mort
Te fait même pas frémir
Quand des années-lumière
Te séparent de la terre
Quand le vent du désert
Ne sèche même plus ta bouche
Quand t’as le cœur qui est tendu
Comme une femme qui accouche
Quand t’as l’été indien
Chaque matin sur sa peau
Si tu penses à plus rien
Quand elle te prend la main
Si chaque fois que tu la vois
Tu perds ton parachute
Pour tomber dans ses bras
Qu’elle soit princesse ou pute
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Si tu vois l’Amérique
Depuis ton pédalo
Si un hérisson mort
Peut te tirer des larmes
Si tu peux être heureux
Même en n'ayant pas de fric
Si la fin de l’automne
Froid et rouge a du charme
Si pour une peine de cœur
Tu te sens agoniser
Si même en plein été
Il te manque des fleurs
Si tu es à Venise
En lui disant je t’aime
Même en face de l’usine
Trois pièces en HLM
Si tu touches au bonheur
Comme on gagne au loto
En restant maraudeur
À l'écart du troupeau
Si t’avances comme un myope
En entendant sa voix
Si tu tombes en syncope
Aussitôt qu’elle est là
Il y a des bulles dans la tête
Qui feront d’autres planètes
Et il y aura des je t’aime
Dans bien d’autres poèmes
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