Quand je l’ai vue je l’ai sifflée
Sur son tracteur elle n’a rien entendu
Elle aurait pourtant pu me voir
A 20 à l’heure c’est pas la mer à boire
Pourtant j’ai su ce matin là
Moi qui jusqu’alors ne croyait pas à
L’amour sorcier l’amour pétard
Que Cupidon me prendrait sur le tard
Elle avait un derrière immense
Tout agité en rythme et en cadence
Posé sur la selle du tracteur
Elle était toute en boules et en rondeurs
Ses mains posées sur le volant
Dégageaient d’elle démesurément
Tout l’érotisme et la vigueur
Bien plus que les 110 chevaux du tracteur
Je suis resté sur le trottoir
Tout envoûté le cœur au désespoir
J’avais vu ses bottes en caoutchouc
Mouler de près ses mollets jusqu’aux genoux
Disparus les chars de betteraves
Me restait d’elle un sentiment suave
Son érotisme un rien cruel
Son charme et l’odeur du moteur diesel
Elle m’appartient je suis à elle
Elle est ma vie ma biche et ma gazelle
Quand je lui parlerai c’est sûr
Nous irons tous les deux à l’aventure
Si seulement j’avais eu l’idée
De poser parterre ma pelle à fumier
J’aurais dépassé son tracteur
Facilement avec mon vélomoteur
Quand elle revint la fois suivante
Je l’attendais tout en haut d’une descente
Pour mieux pouvoir la dépasser
Malheureusement mes freins ont lâché
Je l’appelais du bord de la route
Elle a passé sans m’entendre sans doute
Dans son tracteur climatisé
Tout dernier cri et insonorisé
Car elle avait changé de tracteur
Ainsi j'ai pas pu lui donner mon cœur
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